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Comment développer son Fight-IQ ?

Dernière mise à jour : 16 mars 2024


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L'œil du tigre


Tu connais sûrement ce combattant doté d'un 6ème sens, on dirait qu'il voit tout, qu'il anticipe tout, qu'il sait s'adapter à n'importe qui, n'importe quand, quelque soit la situation.

Ou se combattant qui es sur le point de perdre, tous les éléments sont contre lui et finalement, il arrive à retourner la situation en sa faveur !


Tu l'as sûrement compris, aujourd'hui on parle de Fight-IQ !



Ce n'est pas un sujet traité par la littérature scientifique, mais c'est un concept qui en regroupes plusieurs autres, qui eux sont traités par la littérature.

Une définition simple pourrait être la suivante : Le Fight-IQ, c'est la capacité d'adaptation du combattant en situation d'opposition. En gros, c'est sa capacité à prendre de "bonnes décisions", durant le combat, afin de remporter la victoire.


On pourrait également le dire de cette manière : C'est l'ensemble des types d'intelligences qui en sommes ont un impact positif ou négatif sur les performances d'un combattant.

Plus ces types d'intelligence sont élevés chez l'athlète, plus la somme l'est également, et plus le Fight-IQ est élevé.

Un combattant avec un Fight-IQ élevé sera en capacité de répondre à quasiment toutes les demandes alors qu'un combattant possédant un Fight-IQ plutôt bas, devra avoir souvent recours à une aide extérieure pour s'adapter en cas d'imprévu, même s'il est très bon physiquement, techniquement, mentalement etc...


Voici quelques exemples de combattants de MMA avec un F-IQ élevé :

  • Alexander Volkanovski

  • Jon Jones

  • Georges Saint-Pierre

  • Israel Adesanya




Quelles sont ces types d'intelligences ?

On peux en compter 3 :


  • L'intelligence tactique et stratégique

  • L'intelligence bio informationnelle et motrice (Habiletés perceptives et décisionnelles)

  • L'intelligence émotionnelle et sociale


On ne se concentre ici que sur les aspects psychologiques et cognitifs, on ne parle pas des déterminants physiques, musculaires, technique, biomécanique etc...



L'intelligence tactique

Elle prend en compte l'adaptation de la technique aux situations de combat (quelle technique utiliser au bon moment ? Sur quelle cible ? Dans quel contexte ? Pour une situation donnée). C'est en fait une intelligence stratégique qui prend également en compte la régulation du niveau d'énergie dans un but d'efficience, c'est à dire être le plus efficace possible tout en étant le plus économe possible.


Ce type d'intelligence se base sur la capacité à "penser" sa pratique, à "méditer" sur celle-ci pour en retirer un maximum de bénéfices. On peut s'entraîner beaucoup sans jamais avoir de retour sur ce que l'on fait, sans jamais faire l'effort de se poser des questions et d'y répondre.


Dans son livre "Le traité des 5 roues", Miyamoto Musashi explique l'importance de mentaliser sa pratique et de la comprendre, le but n'est pas un simple exercice de réflexion dénué de tous sens pratique, penser pour penser pourrait-on dire, mais bien une utilisation du pouvoir de la pensée pour répondre à des problèmes pratiques de terrain. "Progresser constamment consiste à résoudre des problèmes et à anticiper les prochains".

Cette intelligence se développe par la méditation, la visualisation, la curiosité ! La lecture, l'observation etc... elle demande un temps de retour à soi, c'est en quelque sorte une mise à jour de ses connaissances.


On observe chez les combattants ayant un Fight-IQ élevé cette capacité à renverser les situations qui au départ ne sont pas en leur faveur, pour obtenir finalement la victoire, par l'utilisation de la stratégie plus que de la force, de la vitesse etc...

Quelques exemples en MMA :




L'intelligence bio informationnelles et motrice

Elle se base dans un premier temps sur le principe de profil attentionnel, ici de profil attentionnel du combattant.


Voici les différentes compétences attentionnelles que l'on retrouve dans tout sport :

  • Arousal : Fait référence à notre niveau d'activité et notre niveau d'alerte, si nous sommes endormis ou énergiques. (Vigilance)

  • Attention focalisée : Fait référence à la capacité à centrer son attention sur un stimulus. (Concentration de l'attention)

  • Attention soutenue : Fait référence à la capacité à prêter attention à un stimulus ou à une activité durant un long moment. (Endurance attentionnelle)

  • Attention sélective : Fait référence à la capacité à prêter attention à un stimulus ou à une activité précise en présence d'autres stimuli distracteurs. (FOCUS)

  • Attention alternée : Fait référence à la capacité à changer de centre d'attention entre deux ou plus de stimuli. (Flexibilité attentionnelle / interne-externe)

  • Attention partagée : Peut être définie comme la capacité de notre cerveau à prêter attention à plusieurs stimuli ou activités à la fois. (Points d'attention unique ou multiple).

Plus le combattant possède un profil attentionnel à la fois développé spécifique à sa pratique, plus il sera en mesure de sélectionner les bonnes informations, de les traiter rapidement et d'agir en conséquence.

Les prises de décisions s'observent selon 4 temps sur le terrain pour un même niveau de pratique :


  • Passif (Retard)

  • Réactif (Léger retard)

  • Actif (Simultanéité)

  • Proactif (En avance)


Bien entendu, un score élevé pour un profile adapté amène à des comportements proactifs.


La dimension motrice correspond à la dernière séquence de l'action, le corps répond il bien à la commande motrice envoyé par le cerveau ?

Une fois automatisé le mouvement se produit de manière réflexe, mais avant automatisation du geste, le temps de réaction est plus ou moins long en fonction du profil et les interférences cognitives sont plus ou moins présentes.


L'intelligence motrice est en quelques sorte une intelligence corporelle et kinesthésique, elle se base principalement sur un "ressentis" et sur un mode automatique de fonctionnement.


Elle se caractérise par une facilité à sortir du "mauvais mental", de la "prise de tête", en y allant principalement à la sensation, on pourrait parler d'intelligence sensorimotrice.

On retrouve les éléments suivant chez un combattant possédant une grande intelligence de combat :

  • Gestion des distances et de l'espace

  • Gestion du temps et du rythme

  • Gestion de l'énergie

  • Proprioception et équilibre






L'intelligence émotionnelle

Elle se définit par la capacité qu'à un individu à reconnaître ses émotions, ses pensées, ses sensations etc... à les décrire, à les utiliser et à les auto-réguler.

On parle de lucidité, d'acceptation et de focus attentionnel.

Si ces trois paramètres sont au vert, alors l'intelligence émotionnelle est élevé.

Il faut comprendre que l'émotion agit comme le moteur de l'action, notre société à très longtemps encouragé les comportements anti émotionnels, non démonstratifs, comme cacher ses émotions, ne pas les exprimer en public, se refermer sur soi.

L'émotion est donc devenu moteur d'inhibition plutôt que facilitatrice d'actions utiles et pertinentes.


Une intelligence émotionnelle élevé amène à :

  • Une bonne gestion du stress et des émotions

  • Une confiance en soi solide (peu d'interférences cognitives).

  • Une motivation forte, persistante et autorégulé

  • Une auto-régulation du niveau d'énergie

  • Un dialogue interne efficace, utile, pertinent

  • Un état d'esprit de croissance, axé vers la progression

  • etc...


Mais l'intelligence émotionnelle, c'est aussi cette facette que l'on oublie trop souvent :

C'est la reconnaissance des émotions chez autrui et la capacité à les réguler et les influencer.

C'est en quelque sorte ce qu'on appelle l'"empathie", un combattant qui sait percevoir les moindres signes verbaux, non verbaux et paraverbaux de son adversaire peu les utiliser à son avantage ! Cela se joue au millimètre.

C'est pour ça que les grands combattants sont souvent des hypersensibles, ils ressentent ce que leur adversaires ressent, mais savent déjouer l'impact des émotions qui ne leur appartiennent pas.


Il faut savoir également que chaque type d'intelligence à un impact sur un autre. Elles sont en interactions.

Avec un bon niveau de calme et de gestion de la pression (Intelligence émotionnelle), cela permet une amélioration du temps de réaction en situation de combat (Intelligence Bio informationnelle et motrice).

Alors qu'un état de panique et de crispation amène à une augmentation du temps de réaction, on essaie de se précipiter au lieu de prendre son temps.




Fight-IQ = Bonne mémoire ?

Le Fight-IQ ne se limite pas à une utilisation pertinente des connaissances antérieurs stockés en mémoire, si cela était vrai, il suffirait d'apprendre plus et d'apprendre mieux.

Seulement, si on prend deux combattants, même catégorie, même niveau, même âge, même connaissances technicotactiques de leur discipline etc...

Le combattant A placé dans une situation nouvelle sera s'adapter alors que le combattant B non !

Si cela est généralisable, on dit que le combattant A possède un Fight-IQ élevé alors que le combattant B possède un Fight-IQ bas.

Un combattant possédant un Fight-IQ faible peut avoir un très bon niveau, il ne faut pas s'y tromper.

Mais pour atteindre le plus haut niveau, les combattants qui atteignent le sommet sont ceux qui :

1) Sont très bons, il possède objectivement un bon niveau

2) Possèdent un Fight-IQ élevé, car ils sont capable de s'adapter au changements, à l'incertitude, à l'imprévu.




POINT IMPORTANT ! C'est inné le Fight-IQ ?

Et attention SPOILER ALERTE !

Ce n'est pas inné, les 3 types d'intelligences cités se développent !

Une base biologique et génétique détermine une partie de celles-ci, mais cela reste malléable ! Il est donc possible d'améliorer son Fight-IQ, qu'il soit faible, moyen ou élevé. Alors au boulot !




Voici un tableau simple qui récapitule les caractéristiques d'un combattant "intelligent" et d'un combattant qui doit améliorer son Fight-IQ :



Fight IQ Élevé

Fight IQ Faible

Analyse stratégique: Comprend les schémas de combat, anticipe les mouvements adverses.

Manque d'analyse tactique: Agit impulsivement sans évaluer la situation.

Adaptabilité: S'ajuste aux changements de stratégie de l'adversaire.

Rigidité tactique: Suit une approche fixe, même si elle ne fonctionne pas.

Connaissance des faiblesses adverses : Identifie les points faibles de l'adversaire.

Méconnaissance de l'adversaire : Sous-estime, surestime ou ignore les faiblesses potentielles.

Gestion de l'effort : Économise son énergie pour des moments opportuns.

Épuisement prématuré : S'épuise rapidement sans stratégie d'endurance.

Esprit calme sous pression : Reste lucide dans des situations stressantes.

Panique sous pression : Réagit impulsivement et perd le contrôle.

Utilisation efficace des ressources : Maximise l'efficacité des compétences et des outils.

Gaspi des ressources : Utilise impulsivement des compétences sans réfléchir.

Anticipation et imprévisible : Évite d'être prévisible pour l'adversaire. Agit de manière proactive

Patterns prévisibles : Suivre des schémas d'actions répétitifs. Agit de manière réactive

Objectif de la victoire à long terme : Planifie pour la victoire globale dans un combat.

Focus court terme : Se concentre sur des gains immédiats sans vision à long terme.

Bonne utilisation de l'espace et du temps

Mauvaise utilisation de l'espace et du temps

Ne maintien pas une stratégie inefficace

Maintien une stratégie inefficace

Sélection efficace des informations

Sélection inefficace des informations

Points attentionnels pertinents

Points attentionnels inutiles


Comment devenir un combattant intelligent ?

3 questions à te poser :

  • Comment être le plus économique possible et le plus efficace possible à la fois ? Si vous connaissez votre adversaire, comment faire preuve d'efficience avec lui ?

  • Comment avoir une longueur d'avance sur mes adversaires, et comment avoir une longueur d'avance sur leur longueur d'avance ? (Oui celle là elle est technique)

  • Qu'est-ce que je maîtrise de mieux dans ma pratique ? Et ce que je maîtrise le moins bien ? Et surtout, qu'est-ce que je fais de ces informations ?



Voici quelques TIPS pratiques que tu peux déjà mettre en place :

  • Etudies un maximum de combattants, leur mouvements, leur posture, comprend leur manière de réfléchir et de penser, les choix qu'ils font en combat et pourquoi, etc...

  • Entraînes toi avec des profils différents (Catégorie / Niveau / Style / Expérience etc...), une des erreurs que beaucoup font est de tourner toujours avec les mêmes personnes, par exemple dans le cadre de votre club, en faisant cela, vous vous habituez à combattre contre les mêmes profiles et le jour ou vous tombés contre des profils complètement différents, cela va vous faire bizarre. Rien que dans votre club, si vous avez des niveaux variés, combattre avec un combattant moins aguerrit vous permet de tester des choses plus facilement. Combattre avec des adversaires plus forts pousse votre organisme à s'adapter plus vite.

  • Fais des sparrings à thème ! Met toi en difficulté ! Creuse toi la tête !

  • Arrêtes de vouloir apprendre 10 000 techniques ! Connais en quelques unes et apprend à les adapter au maximum ! 1 techniques que tu peux utiliser partout vaut mieux que 10 techniques que tu ne peux utiliser nulle part.

  • Augmente et diminue la charge informationnelle en combat. Améliore ta lucidité.

  • Utilise la vidéo comme feedback ! Outil trop peu utilisé et sous-estimé.

  • Utilise la visualisation ! C'est sûrement l'outil le moins chère, le plus accessible et le plus efficace que tu trouvera sur le marché.

  • Le point en OR : Mix Pratique, analyse vidéo et visualisation.

  • Médite, fait de l'autohypnose ! Utilise ta tête !

  • Développe ton empathie (reconnaissance des signaux émotionnels chez autrui).

  • Les 2 meilleurs Tips pour la fin : Entraînes-toi avec des combattants qui ont un Fight-IQ élevé et étudies les pour développer ton propre Fight-IQ, pose leur des questions, apprend ! Ton cerveau imite ce qu'il voit pour s'adapter, alors utilise cette capacité !

  • Ne te prépare pas à tout, c'est impossible, prépares-toi à l'imprévu !



Le mot de la fin :

Apprendre de nouvelles choses c'est bien, apprendre à adapter ce que tu connais déjà, c'est mieux !



Si cet article te plaît et que tu as des questions à me poser, contacte moi depuis le site ou sur mes réseaux sociaux,





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